Cusines

He bien... ce sont des cuisines de château XDD

==> Entrée du domaine.

[Attention scène violente pouvant choquer les moins maso d'entre nous *sort se faire pendre*]

Le jeune homme parvint sans encombre jusqu'aux portes des cuisines. Le jardin, il avait finit par le connaître comme sa poche à force de s'y planquer pour éviter son père ou certains de ses cours, alors forcément, ça aidait...
Sans bruit, il poussa la porte arrière des cuisines, celle des livraisons, et se glissa à l'intérieur. Tout le monde devait être en haut, dans le sallon, en train de servir les invités, ça minimisait les risques de se faire repérer dès le début...

- MONSIEUR VAGEM !!!!!!!!!!!!!

Loupé XD
Une chose non identifiée venait de lui sauter dessus, manquant de le faire tomber par dessus son sac. La chose en question avait des cheveux blonds, très longs et retenus en nattes dans le dos, une visage plein de bonne humeur et une robe encore pleine de farine.

- Karine ^^"

- Qu'est ce que tu fais là ???? *w* Tu vas rester ???

Il lui posa la main sur la bouche et lui fit signe de se taire. L'entraînant un peu à l'écart, il lui expliqua la raison de sa présence ici.
Karine devait avoir un ou deux ans de moins que lui, quelque chose comme ça, il ne s'en souvenait plus trop et ne s'y intéressait pas. Ce n'était pas ça qui comptaient. Depuis le début, elle était l'une de seules personnes dans le manoir à qui il pouvait faire confiance. Ils n'avaient souvent pas besoin de se parler pour se comprendre, et la joie qu'elle manifestait à le revoir lui faisait vraiment chaud au coeur.
Assit à la table de la cuisine, il la regardait à présent s'activer tout en achevant de raconter ce qu'il avait à dire.

- Donc tu ne vas pas rester n'est ce pas...

Sa déception était sincère.

- Vaux mieux pas... j'ai eu ma dose de nuits à l'hopital...

- C'est quand même triste d'en arriver là entre père et fils... tu ne veux vraiment pas essayer de te réconcillier avec lui ?

- Je crois qu'il me faudrais plusieurs vies pour ça. Et puis quand bien même j'arriverais à lui pardonner, je ne suis même pas sûr que lui le veuille...

- Il ne veut pas.

Vagem se figea, le sang brusquement glacé.
Cette voix... il n'y en avait pas deux pareilles.
Il se retourna lentement, levant les yeux pour voir son père debout sur les dernières marches de l'escalier menant au sallon. L'un et l'autre ne pouvaient se renier : la même carrure, les mêmes cheveux noirs en bataille... la même beauté un peu singulière. Longtemps, dans les réceptions, on avait dit que le jeune Yurukaï ressemblerait en tout point à son père lorsqu'il serait adulte. Ce n'était pas tout à fait faux... sauf pour le visage. Ses yeux noirs, il les tenait de sa mère.
Passons.
L'homme descendit les derniers degrés, menaçant.

- Je t'avais pourtant dit de ne pas remettre les pieds ici si tu voulais continuer à vivre Vagem, murmura Ellan Yurukaï d'une voix douceureuse en remontant ses manches. Cette situation m'en rappel une autre... mais cette fois j'irais jusqu'au bout.

Le jeune homme s'était levé, silencieux, tendu. Il repoussa Karine qui aurait voulut s'interposer et recula prudement d'un pas pour se dégager de la table.
Lorsque sa voix s'éleva, il remarqua à regret qu'elle tremblait légèrement.

- C'est bon... je m'en vais... je viens juste prendre mes affaires.

- Tu crois vraiment que je vais te laisser repartir ?

Il recula encore d'un pas alors que son père avançait. Une crainte diffuse commençait à lui nouer l'estomac. Il savait qu'il n'aurait pas le temps d'atteindre la porte... et qu'il n'avait aussi pas de grandes chances de s'en sortir s'il devait se battre contre Ellan. C'était lui qui lui avait apprit à se battre, et jusqu'à ce jour, jamais le fils n'avait pu vaincre le père.
Pour quelle raison le premier coup partit ? Vagem lui même ne s'en souvient plus vraiment. Une phrase en trop à ce qu'il croit. Enfin, le résultat fut le même, l'escarmouche tourna rapidement en lynchage. Un coup bien porté au torax, un autre au visage, et le jeune homme était par terre, se protégeant tant bien que mal la tête des coups qui pleuvaient.
Au-dessus de lui, son père hurlait des choses qu'il ne parvenait pas à comprendre, s'acharnant de plus en plus sur son corps, comme s'il avait bel et bien décidé de le briser.
Une soudaine acalmie permit au garçon de relever un peu les yeux... pour voir que son bourreau était en train d'empoigner un tisonnier...

La peur. Une peur comme il n'en avait pas connu depuis un moment s'empara de lui. Instinctivement, alors qu'il ne pouvait pas détacher son regard de l'homme qui revenait vers lui, il se mit à tâtonner à la recherche de quelque chose pour se deffendre. La rage d'Ellan sembla soudain se décupler.
Le tisonnier s'abatit sur les côtes de Vagem, puis vers la tête. C'est à peine si le jeune homme eut le temps d'interposer sa main.

Un hurlement de douleur traversa la maison.
La barre de fer venait de briser les os. Les os d'une main déjà marquée par une profonde marque blanche faite jadis par un cuter rageur. Une entaille sanglante barrait le front du garçon tandis qu'il tenait désespérément l'arme pour tenter de l'arrêter.
Un pied lui heurta le visage.

- Tu es venu me narguer hein ? Tu es venu pour me rappeller que dans quelques mois tu pourras me virer d'ici ! Mais tu rêves... tu rêves complétement ! Jamais je ne te laisserais me prendre ce manoir ! C'est MON manoir !!

Il ne se débatait plus, ne comprenant même pas pourquoi Ellan hurlait ainsi à propos du domaine. Flottant dans un étrange brouillard, il sentait le tisonnier briser ses côtes, puis le vit se lever au dessus de son visage.
Sereinement, il se dit qu'il était mort.

- MONSIEUR YURUKAÏ !

Un garçon médusé se tenait sur les marches. Habillé en serveur, il venait probablement de l'étage.
La barre de fer s'immobilisa.

- QUOI ???

- Je... euh... Monsieur Khalas vous demande... pour euh... enfin... pour le contrat...

L'arme tomba sur le sol à quelques centimètres du visage de Vagem.

- Bien. Je monte. Karin ! Ne le laisse pas sortir d'ici !

Combien de temps lui fallut-il pour retrouver ne serais-ce que la volonté de se redresser ? Il avait perdut la notion du temps. Il avait mal partout, voyait trouble, et le goût du sang noyait sa bouche.

- ...em... faut que tu partes d'ici !

Il hôcha machinalement la tête, épuisé.

- Tu as un endroit où aller ?...

Silence.
Non... bien sûr que non. Mais pas besoin d'inquiéter Karine plus que ça.

- Oui... mais... et toi ?...

- Bah. Au pire il me vireras, ce qui sera une bonne chose. Maintenant décampe. Je vais planquer tes affaires, tu les fera chercher demain. Elles seront sous la haie d'accord ?

Nouveau hôchement de tête.
Se tenant au mur, en sang, les os brisés, Vagem sortit des cuisines, espérant pouvoir fuir le dommaine avant que son père ne revienne.

==> Villa de Shiraishi